tout ce que l’on nous raconte. Or, sur Internet, tout est pensé, conçu,
organisé pour que règne le temps réel, cette immédiateté qui nous
donne l’illusion de vivre plus intensément. Cette dictature de la rapidité,
de la vitesse et de la précipitation ne fait pas bon ménage avec la
prudence, le recul et la prise de distance. C’est la raison pour laquelle
nous nous surprenons parfois à retransmettre des hoaxes (canulars), à
faire une confiance aveugle aux informations que nous lisons dans
Wikipédia ou bien encore à céder au buzz ambiant dont le Web 2.0,
figure mythique de la modernité du réseau, semble être le digne représentant
actuel.
Un autre problème plus sournois nous guette : c’est celui de la protection
de nos données personnelles et de notre vie privée sur Internet.
Nous en subissons tous de plein fouet un des effets immédiats sous la
forme de tonnes de spam qui se déversent quotidiennement dans nos
boîtes aux lettres électroniques. Ce n’est malheureusement qu’un des
aspects du problème. Aujourd’hui, avec l’explosion du commerce en
ligne et la vogue des réseaux sociaux, la protection des données personnelles
est devenue une utopie et le fichage des individus a atteint un
niveau inacceptable.
Il est possible qu’à la lecture de cet ouvrage, vous vous mettiez à
douter d’Internet et soyez tenté de délaisser ce merveilleux outil. Ce
n’est pas la bonne attitude à adopter : vous devez effectivement mettre
en doute ce que vous lisez sur Internet et remettre en cause certaines
pratiques, mais il ne faut surtout pas abandonner ce beau moyen de
communication dont nous commençons à peine à découvrir les possibilités.
Considérez les erreurs que je pointe dans ce livre comme des
péchés de jeunesse et corrigez le tir ; vous allez alors surfer de manière
plus responsable et vous ne garderez que les bons côtés d’Internet et
Dieu sait s’ils sont nombreux ! Le Web constitue notamment un excellent
complément au livre et vous trouverez, à cet égard, sur le site des
éditions Dunod (ainsi que sur mon site personnel, www.cosi.fr), des
compléments électroniques à cet ouvrage (bibliographie plus étendue
au format XML et adresses Web des documents mentionnés, classées
par chapitre).
Il faut enfin prendre ces critiques avec recul, afin de remettre les
choses à leur juste place. Internet ne va pas plus sauver notre monde
qu’il ne le met en péril car la planète est menacée par des problèmes
encore beaucoup plus graves ; en clair, la vraie vie est ailleurs que sur
Internet et pas dans Second Life…