Dunod - Les dix plaies d'Internet - Dominique Maniez - Les alternatives à  google - page 25
quenter ce genre d’endroit n’est pas infamant et on y trouve même des ordinateurs pour consulter des bases de données électroniques. Certaines de ces bases de données renferment des connaissances très pointues que l’on ne trouve pas sur Internet gratuitement ; l’abonnement à ces bases de données est très coûteux si bien que seules les institutions comme les universités ou les centres de recherche peuvent s’offrir ce genre de services. Cela signifie que l’information a un coût et il faut peut-être arrêter cette fuite en avant de la culture du tout gratuit. Une information de qualité est chère à produire et il faut donc bien que son producteur soit rémunéré. La quête absolue de la gratuité sur le Net a beaucoup d’effets pervers et notamment le fait d’abaisser les exigences de qualité. Dans bien des cas, il est préférable de payer une information plutôt que de disposer d’une information gratuite au rabais. Des millions de Français ont visiblement adopté la presse quotidienne gratuite, mais ce n’est peut-être pas ce qu’ils ont fait de mieux. Les critiques que l’on peut formuler à l’égard de la presse gratuite valent également pour la recherche d’information sur Internet. Les annuaires de recherche sont aussi une voie d’accès à l’information qu’il ne faut peut-être pas non plus totalement enterrer. Google a tué la plupart des annuaires de recherche qui ont pourtant été les premiers outils disponibles sur Internet (n’oublions pas qu’au début Yahoo! n’était qu’un service d’annuaire). La recherche dans un annuaire est beaucoup moins immédiate, mais elle procède d’une autre logique intellectuelle et a quelques avantages, notamment l’absence de ce que les spécialistes nomment le bruit, c’est-àdire des informations qui n’ont aucun rapport avec ce que l’on cherche. Si vous recherchez des informations sur Victor Hugo, un mauvais moteur de recherche pourra vous mener sur la page d’un site Web d’une société qui est sise rue Victor Hugo. Avec un annuaire, ce genre de bévue est impossible. Même s’il faut bien reconnaître que ce type d’accès est en complète perte de vitesse, il ne faut pas les négliger totalement. Ainsi, le projet Dmoz1 mérite d’être signalé : il s’agit d’un projet mondial de catalogage du Web, dans un esprit libre et collaboratif. 1. http://www.aef-dmoz.org/