Interview

Au nom d’une sacro-sainte efficacité, Google, qui ne produit aucun contenu, mais indexe les informations produites par d’autres, a également une fâcheuse tendance à s’affranchir des règles du droit d’auteur. C’est notamment le cas pour son moteur de recherche de livres et pour Google News. Le modèle économique de Google est aussi éminemment contestable, car il repose pour une partie non négligeable sur une escroquerie, à savoir les clics frauduleux sur les liens commerciaux. Ce système des liens commerciaux a d’ailleurs été à de nombreuses reprises condamné par la justice, car il permet trop facilement de détourner des marques.
Enfin, Google a une politique de collecte et de conservation des données personnelles qui n’est pas conforme à la législation en vigueur en France. En dénonçant tous ces agissements, mon but n’est pas d’appeler au boycott de Google, mais de faire en sorte que les internautes utilisent leur moteur de recherche favori en toute connaissance de cause.


- MySpace, Facebook, YouTube, Note2be.com… Quels sont les pièges du web collaboratif ?

Le Web collaboratif, que l’on nomme parfois Web 2.0, repose sur une vision extrêmement naïve des rapports sociaux en ligne. Alors que l’on parle très rarement dans la rue aux gens que l’on ne connaît pas et que bien souvent on connaît à peine ses voisins, on pense que l’on peut fédérer en ligne une communauté fraternelle où tous les problèmes seront abolis. Malheureusement, la réalité rattrape vite l’utopie ; par exemple, YouTube recèle un nombre considérable de vidéos piratées ; certaines applications FaceBook contiennent en fait des virus et le réseau social en vogue est une véritable monstruosité pour la vie privée. Le Web contributif, ce sont aussi des applications comme Note2be.com qui vient d’être condamné par le Tribunal de grande instance de Paris. Suite à cette décision de justice, le concepteur de ce site prétend d’ailleurs qu’il est inquiet pour l’avenir du Web 2.0 en France. J’aurais personnellement tendance à croire que tant que l’on proposera des applications aussi malhonnêtes intellectuellement, on peut très bien se passer du Web 2.0