Dunod - Les dix plaies d'Internet - Dominique Maniez - Google et les données personnelles - page 21
Dans un documentaire passé en mars 2007 sur la chaîne Planète1, Marissa Mayer, Vice-présidente de Google confirme l’innocence de Google en la matière : « Notre politique de confidentialité est claire. Nous ne retenons pas les informations concernant votre recherche dans le but de mieux connaître votre profil. Nous retenons ces informations pour améliorer la qualité de nos services ». Elle cite alors l’exemple du correcteur orthographique qui a nécessité l’enregistrement de toutes les requêtes des internautes sur une longue période. Son interviewer, un peu perplexe, insiste et lui demande comment elle peut dissiper la crainte que cette entreprise ne soit un autre Big Brother. Marissa Mayer rétorque tout de go : « Je ne suis simplement pas d’accord. Je ne l’envisage pas de la sorte ». Un peu après, elle poursuit son beau discours : « Je nous vois comme des informaticiens ; nous pouvons analyser un problème et le résoudre, mais nous ne sommes pas des fonctionnaires de l’état. Nous ne prenons pas de mesures politiques à l’échelle mondiale. Nous ne faisons que répondre aux besoins de nos utilisateurs ». Son interlocuteur, sans doute étonné d’une telle candeur, revient à la charge et lui fait remarquer que cela semble presque naïf compte tenu de l’échelle sur laquelle travaille Google. Marissa Mayer, avec son charmant sourire, répond : « Peut-être, mais c’est mon point de vue ». Pour s’acheter une conduite, Google a annoncé en juillet 2007 toute une série de mesures censées améliorer le respect de la vie privée : les données de connexion seront anonymisées au bout de 18 mois et les cookies expireront au bout de 24 mois. En fait, les mauvaises langues pensent que Google a voulu anticiper les exigences de la Commission européenne. En effet, un groupe d’experts conseillant la Commission européenne a entamé une enquête sur les pratiques de Google en matière de conservation des données personnelles afin de savoir notamment si Google respectait bien la législation européenne. Google a ainsi voulu donner un gage de sa bonne volonté en réduisant le délai de conservation des données personnelles, ce que, de toutes les façons, la Commission européenne lui aurait demandé de faire. Mais l’appétit de Google à engranger des données ne s’arrête pas là et les utilisateurs de son service de messagerie, Gmail, ont également du souci à se faire. C’est vrai que sur le papier c’est pratique Gmail : 1. Le monde selon Google, documentaire de Ijsbrand van Veelen, Vpro, 2006