Interview

Les dix plaies d’Internet - Les dangers d’un outil fabuleux
Dominique Maniez


Les dix plaies d'Internet (Dunod, 2008), de Dominique Maniez, n’est pas un pamphlet contre Internet. L’auteur, internaute chevronné lui-même, analyse avec humour nos usages quotidiens sur la Toile, et nous met en garde contre le peu de recul que nous avons en utilisant Google, Facebook ou d’autres outils collaboratifs du Web 2.0. Les jeunes, qui font leurs devoirs en copiant-collant sur Internet sans vérifier les informations, sont invités comme nous à faire preuve de plus d’esprit critique dans la manipulation de ce bel outil. Un ouvrage « poil à gratter » qui s’adresse au grand public et plus particulièrement aux personnes chargées de la transmission du savoir, qu’il s’agisse des parents, des enseignants ou des professionnels de l’information, journalistes, bibliothécaires...


- Votre première plaie d’Internet est Google : que reprochez-vous à ce moteur de recherche que tous les internautes utilisent quotidiennement ?

Cela peut paraître bizarre de s’attaquer à Google alors qu’il s’agit d’un service rapide, gratuit et très largement plébiscité par les utilisateurs. Pourtant, quand on y regarde de plus près, on se rend vite compte que Google cumule toute une série de défauts dont certains ruinent sa crédibilité. Il faut d’abord signaler que l’on fait confiance à Google qui est devenu le filtre exclusif de nos recherches d’informations sur le Web, sans que l’on connaisse véritablement son mode de fonctionnement. Qui est aujourd’hui capable de décrire précisément l’algorithme du PageRank ? Cette opacité se double dans certains cas d’une volonté de censurer les résultats de recherche pour faire allégeance à des gouvernements peu démocratiques. Ainsi, la version chinoise de Google n’indexe pas beaucoup de pages Web sur le Tibet.