Dunod - Les dix plaies d'Internet - Dominique Maniez -La googelisation des esprits - page 2
bien que l’on veuille chercher des poux dans la tête d’une entreprise qui leur simplifie la vie et dont ils ne sont pas prêts à se passer. Revenons en quelques chiffres sur un succès foudroyant : Google a été fondé le 7 septembre 1998. Son introduction en bourse a eu lieu le 19 août 2004 et l’action valait ce jour-là 85 $. Trois ans plus tard, le cours de l’action dépasse les 600 $ et la capitalisation boursière atteint les 150 milliards de dollars. Le chiffre d’affaire ne cesse bien sûr de progresser ainsi que le nombre d’employés (plus de 10 000 à la fin de l’année 2006 et une vingtaine d’embauches par jour). Ces chiffres sont éloquents et témoignent du succès incontestable de Google qui est aujourd’hui devenu un acteur incontournable de la recherche d’information sur Internet. Les esprits des internautes sont à ce point marqués que bon nombre d’utilisateurs d’ordinateurs assimilent Google au Web ; pour eux, c’est la même chose et on les voit d’ailleurs bien souvent saisir l’adresse d’un site Web dans la zone de recherche de Google au lieu de la saisir directement dans la barre d’adresse du navigateur Internet. Rapidité de la recherche, meilleure pertinence des résultats par rapport à ses concurrents, simplicité et sobriété de la page d’accueil sont autant de facteurs qui expliquent cette réussite sans précédent. Il faut aussi souligner que le succès appelant le succès, Google a su s’imposer chez les utilisateurs en multipliant les partenariats avec des constructeurs d’ordinateurs ou des éditeurs de logiciels pour que la solution Google soit installée d’office avec un matériel ou un logiciel. Par exemple, si l’on n’y prend pas garde, la barre d’outils Google est installée automatiquement quand on télécharge le navigateur Firefox. Ce plébiscite des utilisateurs va de pair avec l’aura que recueille Google auprès des informaticiens qui ne rêvent que d’être embauchés dans cette société mythique qui fait tout pour rendre heureux ses salariés. Le moindre reportage, article, livre ou documentaire sur la société de Mountain View ne manque pas de souligner les nombreuses installations sportives qui sont à la disposition des employés (allez sur Google Earth et vous verrez les piscines…) ainsi que (liste non exhaustive qui frise l’inventaire à la Prévert) les baby-foot, la cantine gratuite et variée, le salon de massage, le salon de coiffure, la prime écolo pour acheter une voiture hybride et les fameux 20 % de temps que chaque ingénieur peut consacrer aux projets de recherche de son choix. Si l’on rajoute à cela que les créateurs de Google sont jeunes, beaux, célibataires et qu’ils sont restés étonnamment simples malgré leur immense richesse, il faut vraiment être sacrément aigri, atrabilaire et jaloux pour vouloir critiquer cette si belle success story. Rendez-vous compte : ils veulent organiser toute l’information mondiale et vous la rendre