Contrairement au signe qui est arbitraire, le symbole est une représentation
qui a un rapport de ressemblance avec le signifié, c’est-à-dire l’objet
représenté, par exemple, le dessin d’un arbre, les onomatopées comme
« cocorico »… Certains auteurs ont également montré l’existence d’un symbolisme
phonétique, le son i par exemple, évoque assez souvent des choses
petites (Peterfalvi, 1966).
La capacité générale de pouvoir représenter des objets (et concepts) par
des signes ou symboles, est désignée par le terme de « fonction sémiotique
», ou plus usuellement symbolique. Le développement de la fonction
symbolique chez l’enfant est évidemment extrêmement important et
est un thème fondamental de recherche en psychologie génétique ; nous
n’en verrons que quelques illustrations dans le cadre de la psychologie
générale.
La fonction symbolique se développe d’emblée selon plusieurs formes,
langage, dessin, jeu, imitation symbolique. Certains (Pierre Janet), dans
une vision évolutive, ont pensé que ces formes correspondaient à des
étapes évolutives de la plus simple (imitation, jeu) à la plus complexe
(langage). Mais ces formes se développent en parallèle et le langage n’apparaît
pas plus tard ; plus complexe, son développement se prolonge plus
tardivement.
Les indices acoustiques du langage
Pour une part, le langage usuel (phonétique) apparaît comme une organisation
hiérarchique de sons s’organisant en syllabes, les unités phonologiques,
puis en mots (ou lexèmes). Les quelque quarante phonèmes du
langage sont différenciés par quelques indices acoustiques, donc les principaux
sont les formants, les positions de la langue dans le palais, et le
délai de voisement.
Les phonèmes : sons du langage
Pour ce qui concerne le langage oral, l’enregistrement sonore
indique des fréquences (supra, chap. 2) d’environ 20 hertz
(son « ou ») à 8 000 hertz (son s). Mais des voix très aiguës
peuvent apparaître métalliques du fait d’harmoniques très
élevées jusqu’à 15 000 hertz (Lafon, 1963). Les intensités
sont variables de sorte que les phonèmes ou sons du langage
sont caractérisés par des sons plus forts, appelés « formants »
dans certaines bandes de fréquence ; par exemple le son i
comporte trois formats à 250, 2 500 et 3 000 hertz mais les
deux premiers suffisent à distinguer les voyelles (Liberman,
cit. Caron, 1989). En simplifiant (Figure 7.1), le son di comporte
un formant grave vers 200 hertz et un très aigu vers
2 400 hertz et à l’inverse les sons do et du ne comportent que
des sons graves.
Les positions de la langue
Les consonnes représentent des modulations des sons, produites par les
positions de langue entre les lèvres (p) en haut des dents (d) ou en arrière
du palais (k) (tabl. 7.1).
0
600
1 200
1 800
2 400
3 000
Fréquence (Hz)
di de da do du
Figure 7.1 – Les phonèmes
sont caractérisés
par deux formants,
bandes de fréquence
les plus audibles (simplifié
d’après Lieberman et al.,
1967 cit. Caron, 1989).