Le langage - Syntaxe et grammaire générative - page 1
4. Syntaxe et grammaire générative La grammaire générative de Chomsky La description statistique apparaît cependant superficielle et ne rend pas compte du statut des mots, verbe ou nom, etc. ; de plus les dépendances séquentielles ne permettent d’analyser que les relations séquentielles alors que des mots éloignés sont peut-être en relation étroite ; par exemple dans la phrase : « Le ballon rouge avec des étoiles vertes, est tombé dans l’eau », le fait que le ballon soit tombé dans l’eau est plus important que sa couleur alors que du point de vue séquentiel, ce verbe est très loin du sujet de la phrase. Plusieurs linguistes, en particulier Noam Chomsky (1965), ont donc proposé des modèles dans lesquels il y a une structure de base, la phrase noyau, et des règles de transformation qui permettent de faire différentes dérivations syntaxiques (active, passive, interrogative). Dans le modèle de Chomsky qui a conduit dans les années 1970-1980 à un très grand nombre de recherches et qui a ouvert le domaine de la psycholinguistique, la proposition a comme structure sous-jacente principale un syntagme nominal et un syntagme verbal qui se décomposent eux-mêmes en structures plus différenciées mais plus optionnelles également, l’article ou les qualificatifs. Ainsi, dans l’exemple précédent la phrase noyau est « ballon > tombé » et le reste est dérivation (syntagme nominal = ballon + le + étoiles vertes ; syntagme verbal = tombé + eau + dans + l’). Mais les recherches montrent que les règles (passive ou négative ou interrogative) n’ont pas le même degré de complexité. Savin et Perchonok (1965) ont utilisé une procédure de mémorisation pour tester le modèle transformationnel en supposant que par rapport à la phrase noyau, active-affirmative (par exemple, « le chasseur a tué le lion »), chaque transformation (négative, passive, interrogative) utilise une unité mémoire. Les transformations négative, passive et interrogative (par exemple, « le chasseur ne chasse pas le lion ») utilisent, par hypothèse, une unité mémoire tandis que les transformations passive-négative (« le lion n’est pas chassé par le chasseur »), interrogative- négative, utilisent deux unités-mémoire ; enfin, la transformation passive-interrogative-négative (le lion n’est-il pas chassé par le chasseur ?) en utilise 3. Afin de tester cette hypothèse, les auteurs présentent pour la mémorisation la phrase test suivie de huit mots en supposant que le rappel de mots additionnels baissera d’autant plus que la transformation de la phrase test occupe un nombre plus grand d’unités-mémoire (tabl. 7.5).