L'image - Code alphanumérique et code analogique - page 1
résultats alors que les actions ou événements intermédiaires ou même la fin (conclusion, généralisation) sont oubliés. D’autres analyses montrent que les récits et les contes sont fortement structurés (Fayol, 1985) ; essayez donc de raconter une histoire à des enfants sans commencer par « Il était une fois… » ou de faire mourir la jolie princesse. L’humour de Shrek se base précisément sur le décalage avec une structure classique. II. L’IMAGE Une voie de réflexion qui paraît correspondre à des fondements de nos mécanismes de représentation est la distinction entre représentation numérique (digitale qui vient de l’américain digit = chiffre) et analogique. 1. Code alphanumérique et code analogique Cette distinction est familière depuis la commercialisation des disques compacts numérisés. De même, les informations dans les ordinateurs, en particulier les dessins, peuvent être codées de façon analogique ou numérique. Prenons l’exemple d’un cercle : la façon analogique est de construire le cercle par des coordonnées, comme dans une grille de mots croisés, en remplissant en noir ou par une croix les cases qui forment le périmètre d’un cercle ; la façon numérisée est de faire un programme en fonction de la formule : 2 π R. Ces deux types de représentations ont évidemment leurs caractéristiques propres, en particulier sur le plan de l’économie et de la fiabilité : la formule est évidemment plus économique en ce sens qu’elle surcharge moins les mémoires et le décodage est également sans ambiguïté ; le programme par coordonnées est plus lourd mais correspond mieux au signal original. Il semble bien que notre système cognitif soit capable de ces deux grands types de représentations, numérique, ou plutôt alphanumérique, et analogique. Le principal système de représentation alphanumérique est évidemment le langage phonétique et le principal système analogique est l’image, certains systèmes sont mixtes comme les hiéroglyphes et les idéogrammes chinois. Dans les deux cas, il semble dans l’évolution de ces langues que l’origine soit analogique. Le dragon et le tigre en chinois ancien, vers 2000 ans avant notre ère, étaient représentés par des dessins ressemblant à ces animaux, puis évoluent vers des graphismes standardisés et simplifiés (Wang, 1973). Dans les hiéroglyphes certains objets sont représentés par des dessins,