collective » ne se fera pas sans bouleverser les façons de penser le
management d’hommes organisés en réseaux professionnels, ni
sans revoir les façons d’organiser l’accès aux ressources immatérielles.
Les entreprises devront absolument libérer et encourager
les échanges d’idées dans les réseaux et gérer des processus de
constitution de banques d’idées. Nous montrerons dans ce livre
les profits considérables dégagés par celles qui ont favorisé les
espaces d’échange de connaissances et de créativité.
La troisième partie de Netbrain, les batailles des nations savantes
décrit l’opposition entre les partisans de l’économie des biens
numériques communs et ceux des biens numériques privés. Une
économie des contenus dont nous risquons de nous faire exproprier
à tout moment par les opérateurs détenant le monopole de
la distribution et des échanges des biens numériques. Idéalistes
s’abstenir. Le misérabilisme indécent des éditeurs et les prétextes
pour préserver leur monopole sur la distribution des biens numériques,
masquent des enjeux autrement importants dans ces
batailles entre nations savantes. La compétition pour s’emparer
des ressources de matière grise et des réseaux savants nécessaires à
l’économie des savoirs ne sera pas moins âpre que celle que nous
avons connue pour l’appropriation de matières premières ou la
conquête de territoires. D’âpres conflits économiques sont en
cours qui tentent d’exproprier des entreprises ou des nations de
pans entiers de leurs savoirs. Nous devons faire face à des milliards
d’euros de contrefaçon, de licences détournées, de droits des biens
numériques communs tombés dans l’escarcelle de sociétés privées,
de R&D qui s’investissent ailleurs qu’en France. Des milliards
d’euros cumulés de dépenses de formation de scientifiques partent
enrichir des sociétés étrangères et nous perdons nos positions
dans une Net-économie dont nous n’avons pas compris suffi-