États-Unis en matière de développement technologique, a eu un
intense retentissement sur la classe dirigeante de ce pays. Le
pouvoir exécutif américain était accusé de ne pas savoir gérer la
technologie et la R&D face à la déferlante des produits et des
innovations japonaises. Le constat mettait en évidence la
mauvaise organisation structurelle de l’État américain pour
promouvoir la technologie du pays. À l’époque, les États-Unis ne
disposaient pas des mécanismes appropriés pour transformer leur
immense capital immatériel en « business », pour passer de la
recherche à la commercialisation. La France est aujourd’hui
confrontée au même problème.
Avec l’entrée dans l’économie de la connaissance et la numérisation
des contenus et des savoirs, la France se trouve au coeur
des batailles à venir. Ces dernières ne se déploieront pas sur des
territoires physiques, géographiquement déterminés. Elles auront
lieu sur de nouveaux terrains de compétition économique : les
industries du savoir, comme les désignait déjà Jean-Jacques Servan-
Schreiber en 1984. Le capital se concentre sur certaines industries
afin de produire de nouvelles richesses en grande partie immatérielles,
ce qui déstabilise les modèles socioéconomiques en place et
engendre de fortes tensions sociales. La France du XXIe siècle ne crée
pas assez de valeur et donc d’emplois dans les nouveaux secteurs
d’activités. Mais surtout, notre nation, classée par l’OCDE au
19e rang mondial en matière de croissance sur Internet, risque de
passer à côté de la formidable mutation économique en cours : le
développement de l’économie immatérielle et de ses artefacts numériques.
Ces derniers modifient substantiellement la manière de
produire et d’utiliser cette nouvelle matière première que sont les
savoirs. Avec Netbrain, les réseaux savants se sont mis au service des
neurones où la matière grise comme les idées deviennent les moteurs
de la compétition. Aujourd’hui, beaucoup de connaissances
circulent sur la Toile, demain, combien seront françaises ?