Un changement majeur est en marche : de la rareté matérielle,
au coût d’accès parfois élevé, nous passons à l’abondance de
l’immatériel… bon marché.
D’où la concentration croissante de la matière grise et la
spécialisation des réseaux qui défendront âprement leur capital
immatériel. Cette stratégie […] augmente le pouvoir marchand
du pôle d’expertise ainsi constitué (ou du réseau de compétences)
en se donnant les moyens de dominer une discipline clé.
On aboutit à cette observation que la création de la valeur collective
dépend moins de l’organisation du réseau et plus de la capacité
d’une collectivité à valoriser son patrimoine intellectuel en intensifiant
les transactions entre les acteurs d’un même écosystème.
Dans l’Union européenne, les PME […] s’allient à des réseaux
de compétence (filières professionnelles, instituts technologiques,
associations d’entreprises…) et développent des partenariats
pour constituer des réseaux d’échange de savoirs souvent transnationaux.
Les pays qui s’en sortiront le mieux sont ceux qui auront su se
doter de savoirs spécialisés très demandés, difficilement substituables,
[…] en constituant des « réseaux savants » fédérés,
maîtrisés et possédés par des nations ou des régions souveraines.
Le commerce international des services de formation a également
pris des formes nouvelles avec l’implantation de campus
virtuels. […] Ces « campus virtuels » assurent la fourniture transnationale
de téléformation […].
Avec l’entrée des patrimoines intellectuels dans la sphère
marchande,
on constate la montée en puissance du courtage des
savoirs. Les propositions de primes sont de plus en plus fréquentes
pour trouver une solution à un problème scientifique.