NETBRAIN, PLANÈTE NUMÉRIQUE
rielle me rappelle l’époque où l’industrie du charbon moribonde
mobilisait plus d’énergie et de capitaux que l’économie des services
alors en plein essor.
Hypnotisés par les magnifiques taux de croissance de la zone
Asie, crispés sur nos vieux réflexes des gains de productivité qui
ne compenseront de toute façon jamais les atouts tarifaires et
fiscaux des pays asiatiques, nous ne semblons pas voir que c’est
dans l’économie des idées et des connaissances que se joue notre
avenir et que cet avenir est dans la Toile. Si nous ne prenons pas
garde aux évolutions majeures des marchés en ligne et sans frontières,
si nos entreprises, nos écoles et nos centres de recherche
n’investissent pas suffisamment dans leur présence sur la Toile, si
notre pays ne sait pas se préparer à faire face à la guerre des biens
numériques, si nous ne prenons pas le chemin de l’économie
numérique avec suffisamment de détermination et d’objectifs
précis, alors nous n’existerons pas, nous ne bénéficierons pas de
la prodigieuse croissance de la Net-économie et des biens numériques
déjà bien supérieure à toutes les autres.
Nos futurs gisements de croissance résident dans un gigantesque
artefact qui forme déjà une terre numérique, virtuelle où s’agite
une société de plus d’un milliard d’individus et du double sans
doute dans moins de dix ans. Un formidable marché des savoirs
alimenté par des réseaux savants, parcouru de motivations et
d’aspirations qu’il convient de décrypter pour y faire sa place.
Car si notre patrimoine immatériel est proprement gigantesque,
savons-nous le faire fructifier ! ? Avons-nous en France les postures
intellectuelles et les organisations appropriées pour tirer parti
de notre créativité, de notre inventivité ? Sommes-nous capables
de faire fructifier nos connaissances et faire de nos réseaux
savants les précurseurs de nos exportations ? En 1986, le rapport
du MIT, intitulé Made in America, consacré aux défaillances des