Les batailles des nations savantes - page 10
tion se pose en effet des droits d’accès aux publications scientifiques et bases de données qui auraient été financées par les pays d’origine des chercheurs et contributeurs. Biens publics ou biens privés ? Nous défendons ici l’idée d’une libre mise à disposition des savoirs qui autorise chacun, par ses idées, à créer de la valeur à partir des sources les plus diverses. Cela veut dire, a contrario des pratiques actuelles, que l’on abandonne la notion de « découverte » au seul bénéfice de l’activité inventive. En puisant dans Netbrain, incarnation des savoirs humains, j’entends ne pas être considéré comme un pillard, d’autant que j’y apporte ma propre contribution à l’égal de milliers d’autres. Le sait-on ? Sur la Toile, 80 % des contenus sont fournis par les internautes eux-mêmes. Nous proposons que si une oeuvre (livre, musique, film…) est numérisée et mise volontairement sur Internet par son auteur, elle entre dans le territoire des biens communs. À ce titre, elle passe du droit de la propriété et du patrimoine des biens privés au droit d’usage spécifique aux biens numériques communs. Nouveau scaring movies de la production intellectuelle, les distributeurs ne cessent de désigner le piratage par peer to peer ou P2P (« échange de personne à personne ») pour expliquer leurs difficultés. […] Le législateur doit comprendre que les pressions corporatistes n’ont pas d’autres buts que de protéger les marchés des intermédiaires traditionnels. La plate-forme iTunes d'Apple permet aux universités de distribuer des contenus audio ou vidéo, notamment des cours. Plus de 130 000 fichiers éducatifs (exposés, discours, débats, etc.) produits par l'Université de Stanford ont été téléchargés au cours des deux semaines qui ont suivi le lancement de « Stanford on iTunes ».