presque deux fois plus que tous les autres pays. Mais c’est la
portion congrue qui revient à l’enseignement supérieur avec
1,1 % du PIB, ce qui nous place au-dessous de l’Angleterre, du
Japon, de l’Allemagne ou des États-Unis. Faute de moyens, de la
même façon que l’industrie perd ses champions nationaux ou
régionaux, la R&D se délocalise. Des années de sous investissements,
d’attentisme des pouvoirs publics en matière de R&D
nous ont mis en situation de handicap sévère. Nos universités,
nos « usines à savoir », nos connaissances mises en ligne sont
désormais soumises à la concurrence internationale. Les universités
et les scientifiques alliés aux entreprises doivent accepter de
produire de l’innovation marchande. Elles devront devenir de
vrais producteurs d’idées qui attirent les meilleurs talents, puis
des « commerçants » de savoirs afin de rentabiliser le fruit de
leurs innovations. Les règles du jeu changent. Le marché des
licences représentera plusieurs centaines de milliards de dollars
dans moins de vingt ans.
Pour y faire face, la France est-elle suffisamment créative ?
Saurons-nous gagner des devises sur ces nouveaux marchés alors
même que la majorité de nos entreprises ne sait pas valoriser ses
actifs immatériels ? Entreprises, disposez-vous d’un patrimoine
intellectuel de valeur ? Êtes-vous exportatrices d’idées ? Faites-vous
le nécessaire pour valoriser le capital idées de vos collaborateurs ?
Savez-vous valoriser vos savoirs ? Et les rémunérer ? Nous sommes
dans une guerre de l’intelligence. Il faut cesser de mener cette
guerre des biens immatériels comme on dirige une administration.
Les compétitions à venir se déplacent vers les capacités des
organisations à inventer, mais aussi à mettre en oeuvre leurs idées
rapidement. La performance d’une société moderne se mesure à
sa capacité à passer de l’idée à l’action, alors que nos scientifiques
et nos créatifs s’enlisent dans des organisations lourdes, incapables
de réactivité. La réponse aux exigences de cette « créativité