Dunod - Netbrain, Planète numérique : Les batailles des nations savantes - Denis C. Ettighoffer - Préface
presque deux fois plus que tous les autres pays. Mais c’est la portion congrue qui revient à l’enseignement supérieur avec 1,1 % du PIB, ce qui nous place au-dessous de l’Angleterre, du Japon, de l’Allemagne ou des États-Unis. Faute de moyens, de la même façon que l’industrie perd ses champions nationaux ou régionaux, la R&D se délocalise. Des années de sous investissements, d’attentisme des pouvoirs publics en matière de R&D nous ont mis en situation de handicap sévère. Nos universités, nos « usines à savoir », nos connaissances mises en ligne sont désormais soumises à la concurrence internationale. Les universités et les scientifiques alliés aux entreprises doivent accepter de produire de l’innovation marchande. Elles devront devenir de vrais producteurs d’idées qui attirent les meilleurs talents, puis des « commerçants » de savoirs afin de rentabiliser le fruit de leurs innovations. Les règles du jeu changent. Le marché des licences représentera plusieurs centaines de milliards de dollars dans moins de vingt ans. Pour y faire face, la France est-elle suffisamment créative ? Saurons-nous gagner des devises sur ces nouveaux marchés alors même que la majorité de nos entreprises ne sait pas valoriser ses actifs immatériels ? Entreprises, disposez-vous d’un patrimoine intellectuel de valeur ? Êtes-vous exportatrices d’idées ? Faites-vous le nécessaire pour valoriser le capital idées de vos collaborateurs ? Savez-vous valoriser vos savoirs ? Et les rémunérer ? Nous sommes dans une guerre de l’intelligence. Il faut cesser de mener cette guerre des biens immatériels comme on dirige une administration. Les compétitions à venir se déplacent vers les capacités des organisations à inventer, mais aussi à mettre en oeuvre leurs idées rapidement. La performance d’une société moderne se mesure à sa capacité à passer de l’idée à l’action, alors que nos scientifiques et nos créatifs s’enlisent dans des organisations lourdes, incapables de réactivité. La réponse aux exigences de cette « créativité